Le 27 novembre 2017, après la décision des Etats de l'Union européenne de renouveler pour cinq ans l'autorisation du glyphosate (contre la volonté de la France), Emmanuel Macron tweetait : «J'ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l'utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans.» Nous y sommes. Alors ? L'herbicide le plus utilisé au monde (notamment dans le Roundup de Bayer-Monsanto), classé «cancérogène probable» par l'Organisation mondiale de la santé, est-il persona non grata en France ?
La promesse de sortie du glyphosate a-t-elle été tenue ?
A moitié seulement. L'herbicide n'est pas interdit dans le pays, et ne le sera pas plus en 2021. Mais «l'usage de la substance est dorénavant restreint aux situations où le glyphosate n'est pas substituable à court terme» par des alternatives non chimiques, lesquelles sont «déjà couramment utilisées sans présenter d'inconvénient pratique ou économique majeur», indique l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Le 9 octobre, celle-ci a retiré cinq autorisations de mise sur le marché de produits à base de glyphosate, et rendu publiques des décisions de restriction d'utilisation. Point de sortie totale, donc. Mais des «premiers pas» allant «dans le bon sens», et un mouvement que le gouvernement compte «amplifier», «car sortir du glyphosate n'est pas une option